La consommation de plastique à usage unique a augmenté de 250 à 300 % pendant la pandémie. Et avec l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement qui se réunira en février 2022 pour discuter d'un traité mondial sur le plastique, nous devons faire pression sur les dirigeants mondiaux pour que la situation soit maîtrisée !

En tant qu'artiste et activiste, je suis toujours à la recherche de moyens passionnants pour rendre le problème ennuyeux de la pollution plastique plus intéressant. J'ai créé des campagnes à partir de 168 000 pailles en plastique, 18 000 gobelets en plastique et 10 000 bouteilles en plastique. Mais ces projets n'ont fait que sensibiliser le public à des objets particuliers et n'ont jamais mis le doigt sur la cause profonde du problème : la production de plastique.

Je savais que je devais améliorer mes projets, mais je devais d'abord trouver le bon partenaire prêt à tenter sa chance avec une nouvelle grande idée.

Heureusement pour moi, l'ambassade du Canada en France a accepté ma proposition de construire une installation artistique pour sensibiliser le public aux plastiques. C'était ma chance de créer plus qu'une œuvre d'art. J'ai eu l'occasion de créer un symbole invitant le monde à fermer le robinet du plastique.

Notre robinet a été construit à partir de gaines de ventilation usagées récupérées dans un bâtiment sur le point d'être démoli. Je voulais incarner l'esprit de la réutilisation pour l'ensemble du projet. Il fallait donc trouver des gens qui y croyaient aussi ! Les aimables personnes de Delsan-Aim nous ont donné accès à un bâtiment sur le point d'être démoli afin que nous puissions récupérer des morceaux de gaines de ventilation pour donner vie à notre installation artistique.

Nous avons trouvé un atelier de fabrication local, Gaufab Inc., pour nous aider à transformer plus de 90 kg de gaine de ventilation en un robinet géant pouvant être installé en toute sécurité sur le SLC-24 - un chariot élévateur que l'on peut trouver presque partout dans le monde.

Presque tous les morceaux de plastique qui ont jamais été créés existent encore sur cette planète. Si nous ne faisons rien à ce sujet, c'est la génération de mon neveu et toutes les générations suivantes qui devront vivre avec les conséquences.

Mon père m'a aidé à construire un petit outil en bois et une lame de rasoir à l'aide d'une vidéo Youtube que nous avons trouvée en ligne après que mon amie et collègue artiste Aurora Robson nous l'ait recommandée. Elle nous a dit que les plastiques PET pouvaient supporter une tonne de poids si on les gardait assez épais. Elle n'avait pas tort !

Avec l'aide de dizaines de bénévoles, nous avons passé plus d'une semaine à organiser et à préparer les plastiques au siège de YAM, une organisation communautaire locale qui se consacre à la protection de l'environnement.

Ainsi, nous avons pu facilement monter et démonter l'installation en une seule journée et la photographier à plusieurs endroits !

Chaque année, des millions de tonnes de déchets plastiques non recyclables et contaminés sont exportés vers les pays les plus pauvres. Ces pays ne disposent pas des installations nécessaires pour gérer ces déchets, qui sont souvent rejetés directement dans notre environnement. Bien que ce soit difficile à faire, la meilleure chose que nous puissions faire est de réduire notre consommation de plastique.

L'installation étant très haute, le moyen le moins cher et le plus efficace d'éclairer notre robinet était d'utiliser des miroirs fournis par nos bénévoles. Pour aider à diffuser la lumière et ajouter un sentiment de magie sur place, nous avons utilisé un simple fumoir à abeilles chargé de foin biologique (plus écologique que le fonctionnement d'un générateur !).

Les volontaires ont apporté les éclairages qu'ils possédaient pour le projet afin que nous puissions les utiliser. Nous avons tout utilisé, des torches MobiLed aux générateursbroncolor Move haut de gamme. Nous avons fini par créer trois déclencheurs, l'un au-dessus de l'autre, pour déclencher toutes nos lumières !

Il ne nous restait plus qu'à attendre que le soleil et les nuages soient dans la position idéale.

Avec plus d'un camion de plastique qui se déverse dans l'océan toutes les 60 secondes, nous devons sortir la tête du sable et commencer à regarder au-delà des nettoyages de plage. Si nous ne commençons pas par fermer le robinet du plastique, le problème ne fera qu'empirer, quel que soit le nombre de nettoyages que nous effectuons !

Chaque hiver, les bateaux sont mis sous film plastique pour les protéger des éléments. Nous avons contacté un atelier de réparation de bateaux pour leur demander si nous pouvions récupérer leurs bâches et ils ont été plus qu'heureux de nous les donner. Ils nous ont dit que les installations locales de gestion des déchets ne pouvaient pas les recycler.

Pour s'assurer que le robinet serait de niveau, mon ami Guillaume nous a aidés à construire une petite fondation en bois de récupération que nous avons pu placer sous le chariot élévateur. Gaufab a installé des œillets dans le robinet pour que nous puissions attacher de fines cordes de guidage noires mates à un angle de 45 degrés afin de garantir qu'il ne se renversera pas en cas de forte rafale de vent.

Plus des deux tiers des plastiques utilisés dans le monde finissent dans des décharges comme celle-ci. Trouver l'accès à une décharge a été un défi, mais nous avons réussi à trouver une entreprise familiale locale, le Groupe Bellemare, pour nous aider. Elle recycle 75 % des déchets qu'elle reçoit en nouveaux produits, la décharge étant réservée exclusivement aux matériaux trop difficiles à recycler.

Des centaines de bénévoles ont consacré des milliers d'heures à la réalisation de ce projet. Les volontaires venaient de tous les horizons. Jeunes et moins jeunes. Des amis et des inconnus. Certains ont passé quelques heures à aider tandis que d'autres, comme mes parents, ont passé des semaines ! Une chose est sûre, ce projet n'aurait jamais vu le jour sans l'aide de tant de rockstars.

Credits
In Collaboration with: The Canadian Embassy in France
Collection and Storage of Plastics: YAM (Y’a QuelQu’un l’Aut’bord du Mur), SDC Hochelaga-Maisonneuve
Used Ventilation Duct: Delsan Demolitions (ht: Natalie Voland)
Locations: Tomra Recycling, Sepaq (Oka), Ultradepot & Groupe Bellemare
Faucet Construction: Team Gaufab Inc
Gear Support: Sony, Broncolor
Project Managers: Geneviève Bélanger, Isabel Racine, Phil Boivin, Lisette Ladouceur
Rigging Team: Guillaume Briand, Guillaume Allaire-Forget, Roxane Beaulieu, Elizabeth Drouin
Videography: Danylo Bobyk, Tritam Chu Bedard, Lauren Guarneri
Graphic Design: Emma Segal
Digital Tech: Jessika Chiasson
Dance Team : Saxon Fraser (Choreographer), Marie-Reine Kabasha , Emmanuelle Martin, Danny de Matos, Fannie Côté, Brain Mendez, José Flores, Chad Concepcion, Ève Dupuis, Brooklyn Libao