Dans les différentes formations en photographie, la reproduction semble être l’un des exercices les plus simples : deux lumières à 45° de chaque côté, même puissance, et c’est fait. Cela peut fonctionner pour des sujets imprimés, plats et non encadrés. Cependant, pour tout ce qui est plus complexe (œuvres d’art encadrées, médias texturés comme l’aquarelle, surfaces réfléchissantes et objets artistiques tridimensionnels comme les collages), il semble plus judicieux d’appliquer des techniques d’éclairage issues de la photographie de produit plutôt que de suivre rigoureusement la méthode de reproduction standard.
Ceci sera illustré ici avec une peinture à l’huile ancienne :

À gauche, une reproduction « selon la méthode classique », réalisée avec deux softboxes placées à un angle de 45° de chaque côté. Les reflets symétriques sur le cadre indiquent clairement cette configuration d’éclairage. Cette méthode permet une répartition homogène de la lumière, mais l’éclairage trop doux ne rend pas justice à la texture de la surface, donnant une image trop mate.
Il est donc préférable d’utiliser une lumière plus dure, ici un réflecteur standard P70. Pour des configurations avec une seule lumière, une répartition uniforme est obtenue en plaçant la source lumineuse plus loin du sujet. La mise au point de la lumière (et son orientation vers le bord le plus éloigné de l’objet) contribue également à améliorer l’homogénéité. Le flash Pulso G utilisé ici offre cette possibilité.
Pour éviter les reflets dominants et gênants, la lumière devrait être positionnée à un angle faible (au moins 45°). Cependant, dans ce cas, ce n’était pas possible car le cadre aurait projeté des ombres dures sur la toile peinte.
Dans cet exemple, ces ombres ont été évitées en plaçant la lumière à un angle d’environ 15°. Toutefois, comme la surface devenait alors très brillante, l’utilisation de filtres de polarisation était nécessaire. Il est souvent recommandé que les directions de polarisation des deux filtres (l’un devant la lumière et l’autre devant l’appareil photo) se croisent exactement à 90°. Cependant, cela entraîne presque toujours des erreurs de couleur, comme on peut clairement le voir sur la comparaison à droite.
Le meilleur résultat subjectif a été obtenu avec un angle de 70° entre les plans de polarisation des deux filtres. Les couleurs étaient très proches de l’original et la texture de la surface était bien visible, sans reflets gênants.

La photographie a été réalisée avec un appareil photo moyen format et une focale de 150 mm. Avec une sensibilité ISO de 100 et une vitesse d’obturation de 1/180 s, l’ouverture était réglée sur f/11.0.
La lumière était dirigée vers l’objet avec un angle de 15°, et les plans de polarisation des filtres différaient de 70°.